High Fidelity [Privé - Calliiiieee]

J'ai rendez-vous chez Trent Ellsworth, un Sixteen trendy friqué jusqu'à la moelle épinière. Je l'aime bien ce petit con. Toujours des fêtes de dégénéré. J'arrive au coin de la rue, au volant de mon affreuse Subaru XT, tout droit sortie d'un clip japonais des années 80. J'aurais pu aller la garer un peu plus loin pour pas passer pour un nase mais c'est bien connu, j'en ai rien à foutre. J'arrive alors à l'entrée de l'immense baraque, on me laisse entrer mais les petits friquées qui rôde dans le parking me dévisage assez sévèrement. Allez sniffez votre coke dans le SUV de votre papa, vous. Je me gare avec énergie en frôlant le rétro d'une des bagnoles. Je sors et salue ironiquement le mec qu'était dedans. Je m'éloigne, me retourne rapidement et aperçois une tête se relever de sous le siège. Une fille -surement une cheerleader- était en train de lui faire une petite gâterie. Bon début de soirée. J'entre enfin dans la résidence. Premier réflexe, aller au bar. Se bourrer un peu la gueule pour préparer la soirée, toujours payant. Je sais que je dois pas franchir la ligne. Quelques verres, quelques pelotages, un saut de la piscine si le temps me le permet et retour à la maison. Itinéraire d'un mec casé. Le temps défile à une allure folle et il est déjà une heure moins dix quand je vérifie l'heure pour la première fois de la soirée. Je suis bourré comme un coing, fatigué comme pas deux, et j'ai deux nanas autour de moi -pas mal gaulées- , qui veulent m'emmener dans une des nombreuses chambres de la maison. Ma tête refuse mais le chef ce soir c'était Popol. Elles me trainèrent jusqu'à l'escalier puis rapidement me jetèrent sur un lit. D'abord réticent, je finis par céder et croise difficilement les bras derrière ma tête, sourire aux lèvres. Puis plus rien...

[...]

Mon réveil sonne, 6h du mat. J'ouvre difficilement les paupières. La lumière du soleil me nique les yeux. Je passe ma main dans mes cheveux en bataille et regarde autour de moi. J'étais bien chez moi. J'analyse ma chambre. Ça sent le sexe. Je regarde au sol, à côté du lit, une capote usagée. Et merde. Je me rallonge et soupire, en passant nerveusement une main sur ma barbe de deux jours. Quel con. J'avais encore mon caleçon, mais il était tout froissé et légèrement ouvert. Bon c'est officiel, j'ai tiré mon coup. Mais avec qui ? Telle était la question. Si seulement je pouvais me rappeler de la tête des deux nanas d'hier soir je pourrais au moins être partiellement rassuré. Non parce que j'en ai vu des Teen-Movies avec un mec parti en Road Trip bourré qui finit avec une culotte taille 62 dans la main. Oh putain mais faut que j'arrête de me prendre pour un ado. Si seulement j'étais adulte aussi...Soudain un bruit se fait entendre au loin. Miiieeerde, elles sont là ces connes. Je panique mais fais genre, relax, le front pourtant bien humide. Je les entend arriver et prend une pose détendue. Puis Calista entre, seulement vêtue d'un shorty et d'un Wonderbra. Oooooooouuuuuufffff.

"Bonjour ma chérie..."

Génial, ducon. Super crédible. La seule fois où je l'ai appelé "ma chérie" ça devait être il y a trois ans à son anniversaire, après une dizaine de flute de champagne....Je sue à nouveau, me rendant compte de mon ridicule.

"C'était bien, hier soir..." Ajoutais-je en désignant le résidu de capote échoué au sol.

D'une, qui dit ça ? Et de deux qui me dit que c'était hier soir ? C'était surement ce matin...Et puis j'en sais rien qu'est ce que je parle moi ? Le mot "COUPABLE" pouvait se lire en imprimé sur mon front....

Avec ses longs cheveux bruns et ses lèvres pulpeuses, Callie avait toujours ce qui l'avait rendu populaire au lycée, il y de ça au moins cinq ans. Cette bouche pleine faisait fantasmer tous les garçons qui la regardait faire ses étirements tous les soirs après les cours, lors des en traînement des Cheeleaders. Cependant, de tous ces garçons, Callie n'en avait d'yeux que pour un, et malheureusement il ne prenait jamais la peine de venir. JAMAIS il ne déjeunait avec elle, JAMAIS il ne pendrait la peine de venir voir un de ses matchs, JAMAIS il bougeait ses grosses fesses pour l'emmener dans un endroit sympa. Quelquefois, Miss Parker en avait marre et voulait se trouver un autre mec. A vrai dire, pour se trouver un autre gars, la belle avait juste à claquer des doigts et hop, comme par magie des dizaines de prétendants se ruaient à ses pieds chaussés de ballerines léopard. Peu de gens avaient misé sur cette histoire d'amour, entre deux personnes venant de milieux sociaux différents et trainant avec des personnes opposés.

Pourtant, la voila cinq ans plus tard, dans la cuisine de son appartement à préparer un café pour le connard que sa famille déteste. Oui, et lorsque je dis connard, je pèse amplement mes mots. Wayne n'était pas du tout apprécié par l'entourage Parker. Selon les proches de Calista, Wayne était "un gros porc seulement attiré par l'odeur de petites chaudasses avec la même senteur putride et infecte de sexe sale". Heuuuu, Callie n'avait jamais vraiment compris cette expression, mais whatever. Elle aimait ce cher Wayne, même s'il était assez irrespectueux envers elle... Que voulez vous que je vous dises? Miss Parker était totalement in love de son Wayndididouuuuu. Elle ne pourrait jamais lui en vouloir. Ah si, il y a toujours un sujet sensible chez la belle brune. Si un jour vous arrivez à croiser l'ex sexy Cheerleader, ne lui demandez jamais des nouvelles de Danielle Montgomery, où elle risquerai de vous arracher la tête. Parker a une haine tellement forte pour celle qui a osé penser une seule seconde lui voler son Wayndididou. Heureusement, cette pouffiasse habillée en pantalons Sears (beurk) était très loin et elle devait pleurer sa maman parce que Wayne l'avait envoyé voir le curé de son quartier (a).

Aaaaaaaah, cette petite pensée méchante pour Danielle a permis à Callie d'être encore plus sereine. D'un pas joyeux, elle se dirigea vers sa chambre, le café à la main, prête à être aux petits soins pour son homme. Seulement voilà, à peine fut-elle entrée qu'elle sentit un sentiment de culpabilité dans l'air. En fait non, elle a juste vu la tête de Wayne, complètement paniqué. Les nerfs de Callie lui montaient à la tête. D'une voix calme, elle dit:

"Wayne..." Les nerfs de Callie commençaient à apparaître sur son visage; "Qu'est ce que tu as encore fait?! Réponds moi vite, sinon je sens que j'vais aller défoncer ta moto et ton visage!"